Notre partenaire Oxfam Allemagne a calculé combien de temps chaque individu intervenant dans la chaîne d'approvisionnement de Lidl doit travailler pour gagner 4500 euros. Pour un travailleur dans une plantation en Équateur, appelons-le Miguel, cela prendra un an. Pour un employé de la chaine Lidl, cela prendra moins de 8 semaines. Sven Seidel, le directeur de Lidl, gagne ce montant en 5,5 heures et Dieter Schwarz, le fondateur et propriétaire de Lidl, en seulement 68 secondes.

Oxfam Allemagne estime le bénéfice de Lidl à environ 3,5 milliards d'euros sur l'année comptable 2014-2015. En raison de la structure extrêmement complexe de l’entreprise, ce bénéfice réel reste une estimation.

Les travailleurs.ses dans les plantations mais également les caissier.ère.s s en Europe ne perçoivent pas de salaires décents. Cependant, les affaires entre les fournisseurs et les distributeurs de fruits sont plus que prospères. Nous pensons qu’une fois de plus ce cas est révélateur de l’évolution croissante des inégalités. Selon le Crédit Suisse, 10% de la population mondiale possède 89% de la richesse mondiale. Le compteur de ce site est une illustration de ce problème complexe auquel nous devons nous attaquer.

La banane est le fruit le plus vendu au monde. Elle n'a pas besoin de publicité, tout le monde en veut. Et souhaite qu'elle coûte le moins cher possible.

Exotique. Douce et sucrée. Encas idéal et nutritif qui n'a pas besoin d'être emballé.
Produits toxiques, paysage sans vie, salaires de misère, conditions de travail indécentes.
L'histoire de la banane a également un côté obscur.
Découvrez-le avec nous !

Les bananes ne poussent pas toutes seules ! Culture, récolte, emballage. À quoi ressemble la vie dans une plantation ?

Piégé

La visite dans une communauté au milieu des bananeraies, où les travailleurs des plantations alentours travaillent et vivent, a été une des expériences les plus déprimantes de notre voyage au Costa Rica et au Panama. Le village nous donnait l’impression d’être enfermés dans un piège inextricable. Ceux qui prétendent que partir pour un meilleur travail est facile auraient ici reconsidéré leur opinion...

« Ma vie ne pourrait pas être pire. »

Je suis toute seule

« Quand tu es une mère célibataire, tes enfants ont besoin de toi. Pourtant avec ce travail, tu n’as pas de temps à toi. Parce que quand tu rentres à six ou sept heures du soir, tu es épuisée. Je vois ma petite fille environ une heure par jour. Mon autre fille veut également me voir mais je lui répète tout le temps que je dois prendre soin de nous, et que je ne peux pas choisir entre elles et le travail ; que je dois gérer des choses. Je travaille dans cette plantation depuis plus de trois ans. Et si jamais je dois la quitter, je ne sais pas comment je survivrai jusqu’à ce que je retrouve un travail. Comment pourrais-je veiller sur ma famille, sur mes filles ? Il faut donc continuer, essayer d’améliorer la situation petit à petit. Le salaire qu’on reçoit ici n’est pas décent mais au moins, il permet de mener une vie plus ou moins normale… Ce n’est pas une rétribution juste mais c’est au moins  un filet de sécurité.»

Dans l’obscurité

Suite à une tempête ayant causé une panne de courant dans la moitié du Costa Rica, la rencontre avec des employés de la plantation fournissant des fruits à la multinationale Fyffes s’est déroulée dans l’obscurité, éclairée aux seules bougies et lumières de portables. Il nous est impossible de vous montrer les visages de ceux et celles ayant témoigné. Ces personnes n’ont pas seulement peur d’être licenciées ; elles craignent pour leur vie.

“Le gestionnaire de la plantation nous dit : « Lorsque l’avion survole, mettez-vous à l’abri !» mais il n’y a nulle part où nous réfugier dans la plantation."

Plus on travaille, moins on gagne d’argent

Il blaguait constamment avec nous jusqu’à ce qu’il nous explique d’un air sérieux ce qu’il pensait de son employeur, la compagnie Chiquita. Selon lui, l’entreprise n’exporte pas des fruits, l’entreprise exporte le sang de ses employés. La compagnie réduit le nombre de salarié.e.s dans la plantation pour économiser de l’argent- mais les travailleurs.ses restants doivent toujours fournir plus de travail. Pour le même salaire, bien sûr.

« Nous essayons de négocier de meilleures conditions avec la direction mais personne n’accepte de nous rencontrer. »

Poisson empoisonné

« Ce qui se passe au Costa Rica est vraiment cruel. Des produits chimiques extrêmement dangereux ne sont pas utilisés comme ils devraient l’être, ils polluent et tuent les poissons et les autres animaux.

« Conter » est un nématicide sous forme de granules qui s’est infiltré dans l’eau de la rivière à la suite de pluies. Cela a causé la mort de tous les poissons. Lorsque l’entreprise a appris la nouvelle, la personne chargée habituellement de la durabilité de la production a été envoyée afin d’enlever et de jeter l’ensemble des poissons morts. Il l’a fait et n’en a rien dit. J’ai dénoncé cet incident. Depuis lors, la direction de la plantation est hostile à mon égard. Mais je continuerai et dès qu’un nouvel incident surviendra, je ne resterai pas silencieux. Ils nous persécutent pour avoir dit la vérité. »

« Même si tu as la migraine à cause des produits chimiques utilisés, tu dois continuer à travailler. Selon eux, c’est toi qui fabules. »

Ils ne veulent pas voir de femmes enceintes ici

Andrea a souri tout au long de notre conversation, bien qu’elle nous expliquait des choses horribles à propos de son travail. Lorsqu’elle a adhéré au syndicat, son compagnon a été renvoyé de la plantation. Durant sa grossesse, elle a dû travailler avec des substances toxiques pendant plusieurs jours parce qu’elle avait peur d’être licenciée en cas de refus.

« Ici, tout le monde a peur c’est pourquoi, dans toute la plantation, je suis la seule membre d’un syndicat. »

Monocultures et pesticides toxiques menacent l’environnement.

Après le coton, la banane est la seconde culture la plus traitée chimiquement au monde.

Que provoquent les pesticides ?

Les substances toxiques utilisées dans les plantations sont extrêmement dangereuses pour la santé humaine. Néanmoins, les entreprises économisent de l’argent sur les équipements de protection des employés.

Les bananes sont souvent vendues à des prix imbattables. Mais quelqu’un doit en payer le prix.

Les supermarchés pensent que les consommateur.rice.s se souviennent plus ou moins du prix au kilogramme des bananes et les vendent donc bon marché. Les prix bas attirent les client.e.s, amateur.rice.s de produits en promotion.

Alors qu’elle est importée de l'autre côté du globe, la banane est en moyenne un quart moins chère que la pomme, fruit européen local.

Augmentation des coûts de production et du coût de la vie.

Les personnes et l'environnement souffrent de la course à la réduction des coûts

Des prix trop bas qui stagnent dans les magasins

Banány v akci

Banana split ! Qui gagne quoi du prix de vente au détail d'une banane ?

Associez chaque partie de la chaîne d’approvisionnement de la banane au chiffre correspondant - devinez quelle part du prix au détail est perçue par chacun des acteurs.

Travailleur.se
Propriétaire de la plantation
Supermarché
Exportateur
Importateur
Douanes
Entrepôts de mûrissement
Kolik komu připadne z prodejní ceny banánu?
Kolik komu připadne z prodejní ceny banánu?
  • 41%
  • 7%
  • 18,8%
  • 4,3%
  • 10,6%
  • 13,1%
  • 5,2%

Quelques pourcents en plus pour les travailleur.ses et le quotidien dans les plantations serait bien plus facile.

Cela devient de plus en plus cher de vivre ici

Au Panama, nous avons vu des longues queues de personnes qui attendent la nourriture distribuée par le gouvernement. Ces personnes ne peuvent plus se permettre d’acheter de la nourriture en magasins. C’étaient des aliments de base, des sacs de riz et haricots. Obtenir de la nourriture fraiche, saine et nutritive est problématique pour une large partie de la population du Panama et du Costa Rica. Le plus surprenant ? Les oignons et les carottes sont importés des Pays-Bas, comme les légumes que nous consommons en Europe. Absurde.

« Lorsque tu es pauvre, tu dois manger ce que tu peux te permettre. »

Au-delà des frontières

« J’ai quatre enfants, trois au Nicaragua et un ici. Ma fille ainée a quatorze ans, ensuite j’ai un fils de onze ans et une autre fille de huit ans. Avec moi, j’ai mon fils cadet, il a un an et il est né ici.

La situation au Nicaragua est différente, il n’y a pas de travail. On est venu ici pour chercher un emploi et une vie meilleure comme on dit. Ils nous attaquent car nous venons du Nicaragua, ils nous demandent pourquoi nous sommes ici et veulent nous faire du mal.

On part pour le travail à 5 heures du matin et on revient assez tard, à six ou sept heures du soir. Pour ce travail, nous recevons dix à douze mille Colóns. J’envoie une partie de l’argent à mon père au Nicaragua. Et nous avons besoin d’environ quarante mille Colóns par semaine pour la nourriture. »

« Une fois que j’ai payé le loyer, il ne me reste plus d’argent pour la nourriture. »

Nous ne voulons pas autant

Nous avons parlé avec des employé.e.s de l’entreprise qui fournit des bananes à Fyffes dans l’arrière-cour de leur modeste maison. Leur intérieur était presque vide. La population possède très peu.

Les chiens ne nous appréciaient pas particulièrement ; ils aboyaient tellement forts qu’on ne pouvait pratiquement pas s’entendre. Les singes, confortablement installés sur les branches des arbres, ne nous ont pas bien accueillies non plus. Peut-être que vous pourrez percevoir leur grognement dans l’enregistrement.

« Si tu veux qu’ils te payent pour le travail accompli, ils te virent. »

Qui a le plus de pouvoir dans l'industrie de la banane ?

Aujourd'hui, dans de nombreux pays, la majorité du marché alimentaire est dominée par les supermarchés. Ils ont donc une forte puissance d’achat.

Les supermarchés décident quel fournisseur aura l'opportunité de vendre ses produits aux consommateurs et contrôlent ce que nous pouvons mettre dans nos caddies. Il serait tentant d’abuser de cette position, c'est ce qu’ils font.

Les supermarchés forcent souvent leurs fournisseurs à accepter des conditions commerciales désavantageuses, en leur transmettant les risques commerciaux et en les contraignant à vendre à de très bas prix.

Kdo má v banánovém světě největší moc?

La pression pour baisser les prix se répercute dans toute la chaîne d'approvisionnement, depuis son origine. Les petit.e.s producteur.rice.s et les employé.e.s, les acteur.rice.s les plus fragiles avec le moins de pouvoir de négociation, sont ceux.celles qui en souffrent le plus.

Autrefois, le commerce de la banane était dominé uniquement par une poignée d’entreprises fruitières. Mais elles ont, récemment, été remplacées par des acteurs de plus grande envergure : les supermarchés. Ils achètent de plus en plus souvent directement dans les pays producteurs.

En France, six distributeurs, Carrefour, E.Leclerc, Intermarché, Casino, Auchan et Système U concentrent 90% des ventes de produits alimentaires. Vendre leurs produits via les supermarchés est devenu vital pour la majorité des producteurs de denrées alimentaires.

Les conditions de travail dans les plantations peuvent être différentes.

Il y a des endroits dans lesquels le commerce de la banane fonctionne différemment de ce qui a été exposé dans les chapitres précédents.

La présence de syndicats indépendants, des systèmes de certification rigoureux et exigeants, des autorités locales qui agissent peuvent permettre de meilleures conditions de travail.

Découvrez-la

  • Les syndicats indépendants sont ceux capables d’améliorer les conditions de travail dans les plantations. Les travailleurs et travailleuses ont souvent une idée faussée de leurs droits et de la législation en vigueur. Sur la photo, un syndicaliste montre la différence entre les salaires et le montant que les travailleurs et travailleuses devraient recevoir en application de la loi.
  • « Les syndicats sont importants, et ils sont nécessaires dans n’importe quelle entreprise afin d’informer les travailleurs et travailleuses des plantations. Ils leur permettent d’être mieux payé.e.s, de bénéficier d’un meilleur niveau de vie, de logements décents, de possibilités de scolarisation ainsi que de temps de repos. Les syndicats leur offrent tout simplement la possibilité d’avoir une vie plus gaie, alors qu’ils.elles vivent dans des circonstances dégradantes » (Didier Leiton Valverde de l’organisation syndicale SITRAP au Costa Rica)
  • Le gouvernement peut jouer un rôle important en garantissant la protection des droits des agriculteurs et des travailleurs. En Equateur, par exemple, le gouvernement a introduit un minimum de prix d’achat pour une caisse de banane. Les nouvelles règles ont été appliquées grâce à la mise en place d’inspections et des sanctions pour les contrevenants. Au Panama, des visites du ministère du travail ne sont pas inhabituelles. Les contrôleurs surveillent l’utilisation de l’équipement de protection par les employé.e.s.
  • La certification commerce équitable représente une garantie pour les conditions de fabrication des produits. Les produits certifiés Fairtrade/Max Havelaar sont facilement identifiables grâce à l’étiquette de couleur bleue et verte. Les points forts du commerce équitable sont la fixation d’un prix minimum d’achat et le paiement d’une prime de développement.
  • Des plantations, tout comme des coopératives, organisations réunissant des petits producteurs, sont désormais certifiées. Un large pourcentage de ces bananes issues du commerce équitable est également certifié bio. Faites attention à ne pas confondre les deux ! Pour ce qui est de la protection de l’environnement, les standards Fairtrade-Max Havelaar ne sont pas aussi avancés que les standards de l’agriculture biologique. La certification biologique, elle, n’est pas aussi protectrice des droits des travailleurs.ses.
  • L’utilisation du minimum de produits chimiques fait partie des règles du commerce équitable : par exemple, les agriculteurs sèment des plantes qui éliminent les mauvaises herbes et améliorent la fertilité des sols. De cette façon, le besoin d’herbicides est moindre. Les plus dangereux pesticides sont interdits par Fairtrade-Max Havelaar.
  • L’interdiction du travail des enfants et du travail forcé, la gouvernance démocratique et la stabilité des relations commerciales font partie des principes fondamentaux du commerce équitable. La protection des droits des minorités et l’interdiction des discriminations à l’égard aux femmes sont aussi défendues par le commerce équitable. Cette photo nous montre Colette Corenald, comptable de la coopérative de commerce équitable Coobana.
  • Les producteurs des coopératives et des plantations reçoivent 1$ supplémentaire pour chaque caisse de bananes. C’est une prime de développement qu’ils peuvent investir dans la production ou afin de créer des services bénéficiant à tou.te.s. Cela dépend du règlement de chaque coopérative car ce sont les travailleurs.ses qui décident démocratiquement la manière dont ils et elles souhaitent faire usage de la prime sociale. Sur la photo, on peut voir Santiago Castillo Morales, un des fondateurs de la coopérative Coobana.
  • Par exemple, la coopérative panaméenne Coobana, grâce à cette majoration, fournit des réservoirs d’eau aux habitants du secteur, l’eau des puits n’étant pas potable. De plus, grâce à cette même majoration, dans un village où jusqu’à maintenant les toilettes devaient être partagées, chaque famille a reçu de l’argent pour construire sa propre salle de bain. Dona Carmen l’a décoré à son goût.
  • La coopérative soutient également ses membres pour la construction ou la réparation de leurs maisons et donne des terrains à des personnes venant de la ville, pour qu’elles puissent construire leur propre logement. (Julia Santos, Coobana)
  • Coobana a également deux boutiques construites à l’aide de la prime où sont vendus des aliments de base à des prix inférieurs à ceux des magasins locaux. Au Panama, la nourriture est très chère en comparaison avec le salaire moyen. Beaucoup de famille ne peuvent pas se permettre d’acheter suffisamment de nourriture. Derrière le comptoir de la boutique, vous pouvez rencontrer Adalia Baker Smith.
  • Traditionnellement, une partie de la majoration soutient l’éducation. Coobana donne des bourses à ceux et celles qui ont des bonnes notes et qui souhaitent étudier. Dans d’autres collectifs, des écoles sont construites ou un professeur est rémunéré selon les besoins. (Luciana Palacio, Coobana)
  • La protection de la santé est essentielle. Les travailleurs et travailleuses de plantations certifiées doivent obligatoirement disposer de gant en caoutchouc, tabliers et autre vêtement de protection. Les employés doivent percevoir au moins le salaire minimum défini par la loi ou une rémunération moyenne calculée selon l’industrie et la région en question, en fonction du montant le plus avantageux.
  • Outre la certification Fairtrade-Max Havelaar, un autre système de commerce équitable existe, dans lequel les compagnies impliquées échangent exclusivement des biens labélisés commerce équitable. L’adhésion aux principes du commerce équitable garantit une appartenance à l’Organisation mondiale du commerce équitable. Sur la photo, un comptable du traditionnel collectif équatorien UROCAL distribue les salaires aux agriculteurs.
  • Il y a tellement de systèmes de certification que les consommateurs sont confus. Souvent un label symbolisé par une grenouille verte peut être trouvé sur les bananes. Il s’agit de Rainforest Alliance (RA). Ce label n’est pas du commerce équitable et n’apporte pas les mêmes garanties. La prime sociale n’est pas versée et la liberté syndicale n’est pas systématiquement garantie.

Le monde tordu de la banane

PÉROU

La grande majorité des bananes provenant du Pérou est certifiée biologique. Les péruviens peuvent cultiver des produits biologiques grâce aux conditions géographiques dont ils bénéficient. La zone de production est entourée par les montagnes. Les producteurs n'ont donc pas de soucis à se faire à propos des nuisibles et des maladies.

ÉQUATEUR

L'Équateur est le plus grand exportateur de bananes au monde. Le gouvernement a instauré le prix minimum officiel pour une caisse de bananes afin de protéger les producteurs contre les fluctuations du marché et la pression des acheteurs. Le gouvernement dit s’assurer également que le salaire minimum légal soit décent.

COLOMBIE

Ce pays fait partie des cinq plus grands exportateurs au monde. Les organisations syndicales sont traditionnellement très fortes, et comptent de nombreux membres. Mais être un syndicaliste en Colombie signifie aussi être exposé sans cesse à des menaces de violence ou de mort.

GUATEMALA

Au Guatemala, les bananes sont cultivées dans la région d'Izabal sur la côte caraïbe et à l'opposé du pays, sur la côte pacifique. Le côté Pacifique concentre de nombreuses difficultés. Les syndicats n'y sont pas présents à cause des violences, menaces, kidnappings et meurtres des syndicalistes. Les syndicalistes du côté caribéen sont également victimes de violences mais ils ont pu négocier de bonnes conditions de travail avec leurs employeurs.

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

Les bananes représentent la seconde culture d'exportation pour les Dominicains, et la plupart sont biologiques. Deux tiers des employés sont des immigrés du pays voisin, Haïti, et leurs conditions de vie et de travail sont très préoccupantes. Beaucoup d'entre eux séjournent illégalement dans le pays. Un processus de régularisation a débuté en 2013 mais les résultats ne sont pas satisfaisants.

PHILIPPINES

Les Philippines sont le second plus grand exportateur de bananes au monde mais se concentrent en priorité sur le marché asiatique. Un quart de la production est exportée, le reste est consommé par les Philippins.

CÔTE D'IVOIRE

L'exportation de bananes depuis les pays africains s'est développée mais les conditions de travail dans les plantations sont encore mauvaises. Les journées de travail sont trop longues et les salaires sont dérisoires. La protection de la santé et de la sécurité des travailleurs et travailleuses n’est pas garantie. En 2015, un syndicat composé de 4 organisations ouvrières a enfin été formé.

CAMEROUN

Les bananes constituent la cinquième source d’exportation pour l’économie camerounaise. Elles sont principalement exportées vers la France et le Royaume-Uni. Dans les plantations, les travailleurs.ses perçoivent des salaires médiocres qui ne couvrent pas leurs besoins primaires. Les horaires de travail sont de plus excessifs alors que les conditions de protection et de sécurité sont loin d’être assurées. Cependant, il existe un syndicat dénommé FAWU qui les aide à protéger leurs droits.

OUGANDA

L'Ouganda est le deuxième producteur mondial, juste derrière l'Inde. Ce fruit est la base du régime alimentaire local : les Ougandais mangent jusqu'à un kilo de bananes par jour ! Mais la plupart sont des bananes plantains, ce qui correspond plus ou moins à nos pommes de terre.

ÎLES DU VENT

Aujourd'hui, plus de 85 % des bananes qui sont cultivées dans les îles du vent sont issues du commerce équitable. Grâce à cette certification, les cultivateu.rice.rs locaux de la Windward Island Farmers Association (WINFA) ont pu faire face à des périodes difficiles après des catastrophes naturelles dévastatrices ces dernières années, notamment des ouragans dûs aux changements climatiques.

MADÈRE

Les territoires insulaires autonomes portugais de Madère et des Açores approvisionnent le continent avec d'excellentes bananes. Et les Portugais achètent leur production nationale en priorité, même si elle est généralement plus cher que celle d'Amérique Latine.

GRANDE-BRETAGNE

Les Britanniques sont les plus grands consommateurs de bananes en Europe, avec 18 kg consommés chaque année ! Mais les pays scandinaves sont aussi de grands consommateurs. Le prix des bananes au Royaume-Uni est malheureusement très bas à cause de la guerre des prix entre supermarchés.

INDE

L'Inde est le pays où l'on trouve le plus de variétés de bananes dans le monde, avec plus de 670 variétés sauvages et domestiquées.

GUADELOUPE ET MARTINIQUE

Depuis 1920, les plus grands fournisseurs de bananes pour la France sont les îles de la Guadeloupe et de la Martinique, qui sont toutes les deux des départements outre-mer français. Aujourd'hui encore, leurs bananes représentent plus de 30% de la consommation en France.

ESTONIE

Selon les données 2014 de la Commission européenne, le marché de détail estonien est le plus concentré de toute l'Europe. Les cinq plus grands groupes de distribution y contrôlent 76% du marché de l'alimentation. La Roumanie et la Bulgarie, en revanche, possèdent les marchés les moins concentrés.

SUISSE-GENEVE

Les droits de douane sur les importations de bananes dans l'Union européenne ont déclenché un conflit prolongé entre les Etats-Unis et l'Union européenne, souvent appelé "la guerre des bananes". Un terme a été mis par l'Organisation mondiale du commerce puis par l’accord de Genève en 2010. Ainsi, le prix du droit d’importation sera progressivement réduit à 114 € la tonne en 2019.

ÎLES CANARIES

Les Canaries approvisionnent surtout l'Espagne en bananes. Les Espagnols consomment 55% des bananes produites dans les pays européens, la majorité provenant des Canaries. En 1888, la première cargaison de bananes Cavendish est partie par bateau depuis les îles Canaries jusqu'en Angleterre, où elles furent achetées par Thomas Fyffe.

ALLEMAGNE

Lidl, ainsi que sa filiale, Kaufland, sont basés en Allemagne. Lidl possède des magasins dans 26 pays. Avec des ventes annuelles s'élevant à 79,3 milliards d'euros, Lidl est le quatrième groupe de distribution au monde et le premier en Europe.

OCEAN

Auparavant, le transport des bananes était assuré par des bateaux qui acheminaient uniquement ces fruits, ils étaient remplis au maximum de leur capacité. Aujourd'hui, des containers réfrigérés sont utilisés afin d'offrir aux entreprises plus de flexibilité sur le marché.

Cette carte n'est pas objective !

Pour des raisons techniques, nous utilisons la carte du monde « classique », à savoir la projection Mercator, qui montre les pays les plus proches des pôles comme proportionnellement plus grand que les pays près de l'équateur. Par conséquent, l'Europe parait bien plus grande qu'elle ne l'est. Il est conseillé de visualiser la carte selon la projection de Galls-Peters qui maintient les proportions entre les surfaces sur la carte et les surfaces réelles.

Élargissez vos horizons !

Engagez-vous !

Comment agir ?

Les fournisseurs et distributeurs de fruits changeront leur comportement seulement quand ils sentiront une forte contestation de la part des consommateur.rice.s, désormais vigilant.e.s sur le contenu de leurs caddies.

Le pouvoir est entre nos mains !

En savoir plus sur nos actions pour la dignité au travail

Qu'il s'agisse de produits industriels (vêtements, électronique, jouets) ou agricoles (ananas, bananes, cacao) une grande partie de ce que nous consommons provient de pays où les droits humains sont quotidiennement bafoués et où les ouvrières et ouvriers sont maintenu-e-s dans la pauvreté.

Nos actions pour la dignité au travail

Freedom and fairness for Fyffes workers: sign the petition!

The Make Fruit Fair! Campaign is calling on Fyffes – the number one importer of bananas to Europe, and among the largest global marketer for Supersweet pineapples and winter season melons – to respect the rights of workers in its global supply chains. You can support this campaign by sending an email to Fyffes here!

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Depuis 1983, ActionAid France - Peuples Solidaires s’attaque aux causes de la pauvreté en défendant les droits des femmes, la dignité au travail et le droit à l’alimentation. En faisant un don ponctuel ou un don régulier vous nous aidez concrétement à agir pour : informer, sensibiliser et mobiliser les citoyens, faire pression sur les décideurs politiques et économiques pour que les droits progressent, renforcer les capacités d’action des organisations du Sud.

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Qui sommes-nous ?

Le site a été créé dans le cadre de la campagne « Le juste fruit ! » qui lutte pour un commerce des bananes et autres fruits tropicaux plus équitable et plus durable. En France, la campagne est coordonnée par ActionAid France-Peuples solidaires.

Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur notre site internet http://peuples-solidaires.org/

Les auteurs des contenus sont Jakub Freiwald, Stanislav Komínek, Pavla Kotíková, et Barbora Trojak de République Tchèque. Merci à Laure Amzallag pour l’adaptation en français. La plupart des photos et des séquences ont été prises au Costa Rica et au Panama en juillet et août 2016. Ce contenu peut être partagé à des fins non-commerciales à condition de nous mentionner (CC-BY-NC)

Les sources d'information sont listées ci-après :